Le 22 septembre 2023, Lionel Maestroni, petit-fils de Pascal Maestroni, directeur de journaux et de la galerie d’art Paul Cézanne à Cannes entre 1930 et 1970, remettait à la ville de Cannes pour être conservée aux Archives municipales, une collection de journaux anciens d’intérêt cannois. Cette collection de 42 volumes au total présente un intérêt majeur puisqu’elle vient compléter les séries lacunaires de certains titres conservés par les Archives, parmi lesquels L’Avenir de Cannes et du Sud-Est, L’Opinion du Sud-Est et Cannes-Nice-Midi.
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L’Avenir de Cannes et du Sud-Est, quotidien républicain, n°1, 28 décembre 1944.
Archives municipales de Cannes, Fonds 121S - Dépôt Collection Pascal Maestroni – Presse locale
Après la Libération le 24 août 1944, Cannes se dote d’un quotidien d’information républicain, qui se veut « hors de tout parti pris politique, au service de la France républicaine ». Un an plus tard, le journal Nice Matin : grand quotidien du Sud-Est, voit le jour, et le premier numéro de l’édition de Cannes paraît le 15 septembre 1945.
Chaque année, la ville de Cannes engage des moyens humains et financiers pour assurer le conditionnement, la restauration et/ou la numérisation des documents qui lui sont confiés en dons ou en dépôts. En 2025, les Archives municipales ont ainsi priorisé la restauration de 18 volumes de L’Avenir de Cannes et du Sud-Est issus de la collection Maestroni datant de 1944 à 1949. On y retrouve notre document du mois, le premier numéro du premier journal « libre » publié au lendemain de la Libération de Cannes, daté du 28 décembre 1944. Les journaux ont été confiés à un prestataire de restauration, expert en conservation-restauration du patrimoine, seul habilité à intervenir sur les œuvres et objets ayant une valeur patrimoniale dans le but de préserver leur état, et de permettre leur présentation au public et leur transmission aux générations futures.
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De par leur taille, leur présentation et les caractéristiques des matériaux qui les constituent, les journaux représentent un cas particulier en matière de conservation. Quelle que soit leur période de fabrication, les journaux d’hier et d’aujourd’hui sont fabriqués à partir de pâtes à papier de mauvaise qualité. A l’origine supports éphémères destinés à être manipulés sans précaution particulière, les journaux conservés par les institutions patrimoniales souffrent très souvent de détériorations mécaniques ou chimiques. Afin d’en assurer la lisibilité, la communication au public et la conservation sur le long terme, ils doivent souvent faire l’objet d’une restauration patrimoniale.
En plus des dégradations dues à de mauvaises conditions de rangement ou au vieillissement naturel du papier, ces journaux sont particulièrement exposés aux risques induits par les manipulations par les personnels ou les lecteurs liées à leur consultation. Les cas de déchirures ou de lacunes y sont très fréquents. C’est pourquoi un conditionnement en boites de conservation sur mesure a été conçu.
L’opération de restauration consiste le plus souvent en une série d’actions sur le document lui-même telles que la désacidification du papier, des consolidations ponctuelles, ou des doublages à l’aide de papier très fin, dit papier Japon, qui ne gêneront pas la lecture du document. Débrochage, dépoussiérage, enlèvement des colles, ébarbage, remise en forme… autant d’opérations techniques qui exigent un savoir-faire spécifique et reconnu par un diplôme.
En plus de la restauration, la numérisation est aujourd’hui le procédé de conservation le plus courant et le plus adapté aux journaux en feuilles, permettant à la fois une conservation par duplication du support (épargnant ainsi l’original) et une communication au public plus aisée. Les 18 volumes de la collection Maestroni ont ainsi été restaurés feuillets par feuillets afin de faciliter la manipulation, mais aussi la numérisation qui sera réalisée dans un deuxième temps, et éventuellement la valorisation dans le cadre d’expositions par exemple.
Les titres de presse libres de droits qui ont été numérisés sont ensuite accessibles en ligne sur le site internet des Archives municipales. Les opérations de mises en ligne et d’indexation sont toujours en cours d’avancement. A terme, les lecteurs pourront ainsi retrouver en ligne le Courrier de Cannes (JX5), la Saison de Cannes (JX9) ou encore Le Littoral de Cannes et du Sud-Est (JX45) et effectuer leurs recherches grâce à des mots-clés dans tous les exemplaires qui auront également été océrisés[1].
Sources :
Archives municipales de Cannes, Fonds 121S, Dépôt Collection Pascal Maestroni
Consultation de la presse en ligne :
https://archivescannes.ville-cannes.fr/4DCGI/Web_documentation/ILUMP24457
[1] : La reconnaissance optique de caractères (OCR) ou océrisation est le processus automatisé permettant d’extraire du texte exploitable d’un document numérisé.