Alors que s’ouvre la 77e édition du Festival International du Film de Cannes, les Archives municipales vous invitent à retrouver les élégantes hôtesses d’accueil du festival des années 1960.
Ouverture du XVe Festival de Cannes, 5 mai 1962
Les quatre hôtesses sélectionnées pour accueillir les vedettes du festival présentent à la presse les premières bobines de films.
De gauche à droite : Jeanine Baestrieri, Francine d’Antuoni, Tatiana Courbatoff et Patricia Smith.
Archives municipales de Cannes, Fonds Pedersen, 104S
Depuis 1946, Cannes accueille le Festival international du Film, l’un des évènements cinématographiques les plus prestigieux au monde. Chaque année, des moyens exceptionnels sont mobilisés pour garantir le succès de ce rendez-vous qui réunit acteurs, cinéastes, producteurs, techniciens mais aussi journalistes et festivaliers du monde entier.
L’organisation du festival est confiée, dès sa création, à l’Association française d’action artistique, opérateur délégué du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Culture, alors dirigée par Philippe Erlanger, père spirituel du festival. Au cours de la décennie 1960, Robert Favre Le Bret, alors délégué général du Festival international du Film, s’appuie sur son secrétaire général, Jean Touzet, pour encadrer l’organisation administrative, le personnel et les rapports avec l’administration des douanes pour la rentrée des films et du matériel publicitaire.
Jean Touzet est tout particulièrement chargé de recruter le personnel du Palais des festivals : chauffeurs, hôtesses d’accueil, réceptionnistes, hôtesses de presse et secrétaires. L’affaire est sérieuse car de la qualité du personnel dépend le bon déroulement de la manifestation.
Le recrutement des hôtesses débutent dès le mois de janvier pour laisser le temps de confectionner sur mesure les élégantes tenues qu’elles devront porter pendant le festival. Triées sur le volet, la plupart des jeunes filles sélectionnées sont originaires de la région. Elles sont au moins bilingues, étudiantes ou diplômées d’écoles spécialisées (Ecole d’hôtesses de Nice, Ecole internationale d’interprètes et d’hôtesses de Monte Carlo, Ecole Balzac à Cannes, etc.), mais sont aussi hôtesses de l’air ou encore mannequins professionnels. Parmi elles, Francine d’Antuoni, diplômée d’un BTS Tourisme obtenu à La Cadenelle à Marseille. D’abord recrutée comme hôtesse d’accueil de 1962 à 1967, elle devient cheffe du service coordination, placée sous l’autorité directe de Jean Touzet.
De 1962 à 1972, Francine d’Antuoni Fontanez conserve en album, photographies et coupures de presse, lettres de candidatures et correspondance, autant de souvenirs précieux de son activité d’hôtesse du festival. Cet ensemble documentaire constitue aujourd’hui un témoignage émouvant d’une époque où une réelle proximité avec les stars était encore possible dans une organisation restée à taille humaine. En 2022, Anne Pedersen, fille de Francine d’Antuoni Fontanez, en fait don aux Archives municipales de Cannes.
À l’aéroport de Nice, mai 1963
De gauche à droite : Tatiana Courbatoff, Emmanuelle Riva, Françoise Dorléac et Francine d’Antuoni
Archives municipales de Cannes, Fonds Pedersen, 104S
Photographie Photo Plage, Wladimir Abukov
Directives adressées à Francine d’Antuoni, hôtesse d’accueil, mai 1966
Les chauffeurs et hôtesses du palais reçoivent chaque jour des directives sous la forme de « bons » : aller chercher les célébrités à l’aéroport ou à la gare, les accompagner à leurs hôtels. Sur ce bon, Francine d’Antuoni doit accueillir à l’aéroport de Nice le poète japonais Tetsuro Furukaki, membre du jury (et président de l’édition de 1962), et l’accompagner à l’Hôtel Martinez.
Archives municipales de Cannes, Fonds Pedersen, 104S