Après ce grand chambardement
Après ce grand chambardement, Il reste un vif soulagement Et de nombreux questionnements. Il reste surtout un épuisement. Il reste aussi ce confinement, Vécu comme un emprisonnement, Mais je comprends fort aisément, Le temps exclut l’apitoiement. D’autres sont partis très brusquement, Privés des leurs aux enterrements. Certains se battent douloureusement, Vont jusqu’au bout des engagements, Pour nous sauver courageusement. Les applaudir très bruyamment, Tenir pour eux discrètement, En acceptant l’isolement, C’est agir solidairement. Nous sortirons fatalement, Un jour, de cet enfermement, Comme hébétés, mais, librement !
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Confinement
Petit cocon devient prison S’il est subi et pas choisi. Dans nos maisons, on tourne en rond Pour une période indéfinie.
C’est le printemps, la belle saison, Nos libertés sont évanouies, Le monde entier, au diapason, Est confiné, pour sa survie.
Mère nature en floraison Fait naître en nous de belles envies De promenades et d’horizons, De doux parfums, de cœurs épris.
À ces appels, il faut dire non Et relever ce beau défi, De nos fenêtres, de nos balcons, De ne rien faire pour bien agir.
Pour respirer à pleins poumons, Il nous faut bien pour l’avenir Autoriser tous les sermons À diriger nos façons d’vivre.
Face à nous-mêmes, c’est l’occasion De prendre le temps et découvrir Ce que nous sommes, toutes nos passions, Tout ce qui peut nous épanouir.
Adieu ma vie, Adieu mon monde, Tout est changé et étourdi. Mes projets sont à l’abandon Mais d’autres prêts à s’accomplir.
À nos enfants, leur dire « pardon ! » De leur laisser une terre détruite. Rêver, oser, à l’unisson, D’un nouveau monde, d’une autre vie.
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