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27 juin 2025|Cadre de vie

Régulation de l’activité de croisière de masse

Des paquebots moins nombreux, moins gros, moins polluants et plus esthétiques : la Mairie de Cannes obtient une régulation drastique des escales des grands navires de croisière dès 2026.

Face à l’augmentation du nombre de croisiéristes (460 000 en 2024) et à la pollution générée par les paquebots géants, la Mairie de Cannes renforce son action en faveur de la préservation de l’environnement marin, de l’air et du paysage.

Alors que le contrat de concession du Vieux-Port, attribué à la société MVPC le 1er mars 2022, prévoyait une réduction progressive de l’accueil des gros navires à l’issue des travaux du terminal croisière, planifiés au plus tard début 2028, la Mairie de Cannes anticipe cet engagement contractuel en imposant dès 2026 des mesures fortes au délégataire :

  • Réduction de 48 % des escales de paquebots de plus de 3 000 passagers ;

  • Limitation à un seul gros navire par jour maximum dans la baie ;

  • Baisse du nombre total d’escales de ces paquebots à 34 en 2026, puis 31 en 2027 ;

  • Développement des escales de navires plus petits, modernes et moins polluants ;

  • Plafonnement à 6 000 croisiéristes par jour.

Parallèlement, Cannes crée une nouvelle zone de mouillage écologique au sud de l’île Sainte-Marguerite, afin de mieux gérer l’ancrage des navires tout en protégeant les fonds marins. D’ici 2027, la ville proposera 20 mouillages respectueux de l’environnement, destinés aux bateaux de 6 à 20 mètres, comprenant des ancrages adaptés aux caractéristiques du fond marin et des bouées d’amarrage en surface.

Ces choix ambitieux visent à concilier tourisme et écologie, tout en maintenant les retombées économiques pour les commerçants et professionnels locaux.

« La baie de Cannes constitue un trésor écologique et une source de biodiversité inestimable qu’il faut protéger. Les gros paquebots au large ne sont pas sur le territoire communal et la mairie n’a hélas aucun pouvoir de régulation. Pour intervenir quand même et protéger l’environnement, la municipalité agit via l’exploitant du Vieux-Port aux débarquement et embarquement des croisiéristes. Ainsi, nous avons notamment élaboré la première Charte Croisière dès 2019. Celle-ci, pionnière, engage l’ensemble des compagnies à utiliser un carburant à 0,1% de soufre lors de leurs escales, au-delà des règlementations nationale et internationale, ou encore à éviter les champs de posidonies lors de leurs manoeuvres. Par ailleurs, je propose depuis dix ans avec insistance aux gouvernements successifs d’accorder aux maires des communes du littoral des pouvoirs de police en matière environnementale, pour leur permettre d’intervenir au-delà de la bande des 300 mètres, en complément de l’État. Aujourd’hui, la Mairie de Cannes accélère sa politique environnementale concrète et obtient la réduction drastique, dès 2026, du nombre d’escales des bateaux géants de plus de 3 000 passagers. Cette mesure a été anticipée et inscrite par la municipalité dans le nouveau contrat de concession du Vieux-Port signé en 2022 avec la société MVPC, ce que ne prévoyait pas le contrat du précédent concessionnaire et dont la mairie avait hérité en 2017. Il ne s’agit pas d’être contre les croisières mais d’accueillir, à terme, seulement des unités plus petites, plus esthétiques, plus modernes et respectueuses de l’environnement. Cannes agit avec méthode, constance et rigueur pour concilier en permanence les enjeux économiques, d’attractivité et de protection de la biodiversité. »
David Lisnard, maire de Cannes

Cette trajectoire environnementale exemplaire se prolongera jusqu’en 2030, avec un objectif fort : accueillir uniquement des navires « Premium », plus modernes, esthétiques et vertueux sur le plan environnemental, dont la capacité sera limitée à 1 300 passagers. Pour maintenir l’équilibre économique du contrat de concession, une augmentation des tarifs « croisières » sera appliquée en 2026 et 2027. Cependant, la redevance par passager restera environ 50 % inférieure à celles pratiquées dans les grandes destinations touristiques européennes.

Il est important de rappeler que ces paquebots géants, parfois comparés à des « immeubles flottants », ne stationnent pas dans le port de Cannes mais au large, dans le domaine maritime relevant exclusivement de l’État. Les pouvoirs de police du maire s’arrêtent à 300 mètres du littoral, ce qui ne permet pas de réglementer directement la présence de ces navires en mer.