La Mairie de Cannes prend donc à nouveau les devants en élargissant l’interdiction de la vente de bonbonnes (souvent vendues en épiceries) à tous les particuliers, après l’avoir interdit aux mineurs en 2020. Seuls les professionnels de la santé et de la restauration pourront se procurer ce produit entre 8h et 20h. Les petites cartouches inférieures ou égales à 8 grammes restent autorisées à la vente pour un usage domestique.
Cette décision a été prise par arrêté municipal le 25 juillet 2025 à la suite de troubles récurrents à l’ordre public et à une recrudescence préoccupante de la consommation (+100% de bouteilles collectées par le centre de valorisation des déchets d’UNIVALOM en 2025 par rapport à 2024). A ce jour, pour le seul mois de juillet, ce sont 2 800 cartouches de protoxyde d’azote qui ont été ramassées par les agents municipaux à Cannes, souvent abandonnées sur la voie publique. La police municipale a procédé à 192 verbalisations depuis le début de l’année. Ainsi, David Lisnard appelle à la mobilisation de la police nationale pour interpeller et verbaliser ce type de délits conformément à l’exercice des missions régaliennes de l’Etat.
« La consommation croissante de protoxyde d’azote comme gaz hilarant pose de nombreux et graves problèmes : de santé publique, de mise en danger d’autrui, de pollution des rues, de mise en péril du système de traitement des déchets. La décision prise par la municipalité de proscrire à l’ensemble des non-professionnels – majeurs et mineurs – la vente et la consommation de protoxyde d’azote est donc motivée par le constat d’actes répétés de troubles à l’ordre public. L’usage détourné de ce produit agit comme une drogue qui génère chez les consommateurs des comportements parfois violents et cause de graves complications neurologiques. En outre, l’environnement et l’espace public sont dégradés à cause des abandons de cartouches. Enfin, ces bonbonnes explosent dans les fours incinérateurs d’ordures ménagères engendrant des risques pour le personnel, l’arrêt récurrent des machines – une semaine par mois depuis le début de l’année ! – et une lourde perte financière au détriment des contribuables. Nous agissons ainsi de façon proactive à l’échelle communale, mais ce fléau doit être combattu à l’échelon national par un renforcement pénal et une mobilisation de la police nationale. Une modification de la fabrication des cartouches doit aussi être envisagée pour davantage de sécurité ».
David Lisnard, maire de Cannes
La Mairie de Cannes a anticipé dès 2020 la problématique liée à l’usage détourné du protoxyde d’azote – utilisé à l’accoutumée par le secteur de la restauration et de la santé – en l’interdisant aux mineurs.