Je suis Robert Van de Kerkhove, président de l’Association Comité Croisette. Ce qui me caractérise le plus, c'est d'avoir travaillé sur la Croisette pendant 15 ans. Quinze années qui correspondent à 80 pour cent des implantations commerciales sur la Croisette. Je m’occupe plus particulièrement du secteur du luxe et son évolution à Cannes. Un avancement particulier dont je suis fier, car ça n’avait pas été fait ni à Monaco ni à Nice…
"Imité mais jamais égalé"
Malgré toutes les bonnes intentions de vouloir lui redonner son rayonnement, La Croisette a subi douze fermetures de boutiques de marques Premium, considérées comme du « luxe accessible ». Elles ne sont pas des marques de luxe comme Hugo Boss, Escada, Michael Koors présentes dans la rue d’Antibes. Le luxe est moins touché que la totalité des autres marques. Le secteur est en progression en général et au plan mondial. Il a vu son chiffre d’affaire tripler grâce à son élargissement en Asie du Sud-Est et sa réouverture en Amérique. Indirectement les enseignes de luxe ont pâti des restrictions, mais beaucoup moins que les autres marques, car elles possèdent une trésorerie beaucoup plus conséquente que les autres.
Le problème de la Croisette est qu'elle reste fragile. Il est clair qu'elle représente un outil de travail qui offre de l'emploi à cinq mille personnes, soit dix pour cent de la population cannoise à peu prés. Néanmoins, nous aimerions un renouveau…
Deuxième point, les boutiques du luxe ont poussé les entreprises d’autres secteurs à embaucher énormément de monde. Elles ont incité le Majestic à se rénover, ainsi que le Martinez, le Carlton et le Marriott, mais aussi les plages.
Un avenir étoilé pour Cannes ?
La restauration au niveau du luxe cinq étoiles tel que le Cipriani ou la Petite Maison est très peu présente ici. Heureusement, il y a le Palm Beach, dont j’ai souhaité qu’il ne soit pas transformé en nouvel hôtel, mais qu’il conserve plutôt son positionnement dans le secteur de la restauration. Ce choix n'est pas anodin, car le projet qui découle de ces prises de décisions fait que l'on retrouve le même dynamisme économique qu’à Courchevel, à Saint Barth ou à Saint Tropez. C’est important de retrouver à Cannes la même clientèle présente dans d’autres endroits festifs. Cette clientèle est aussi la première consommatrice de ces mêmes marques de luxe. Résultat des courses : plusieurs ouvertures et réaménagements des décors et concepts, entre le Baoli et les quatre restaurants qui ouvriront au Palm Beach.
J’espère encore deux autres constructions sur la Croisette et nous aurons une offre très concurrentielle. L’avantage de Monaco consistait en la présence de restaurants festifs, prestigieux, internationaux et ensuite les boutiques de luxe. Nous, ici à Cannes, c’est tout l’inverse. Mais avec ces nouveaux projets nous serons au complet, avec les restaurants et en plus les hôtels. Par ailleurs, la situation géographique de Cannes est bien plus avantageuse que celle de Monaco…Autant de raisons d’espérer dans l’avenir !