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Leslie

Je m'appelle Leslie, et je travaille pour la société ADASTRA Film, créée en 2008 à Cannes par Sébastien Aubert et David Guiraud. J'ai rejoint cette entreprise il y a cinq ans de cela. Nous nous consacrons principalement à la production cinématographique. Nous sommes spécialisés dans la « production exécutive ». Nous avons treize ans d'existence dans ce domaine, et surtout treize ans d'existence à Cannes. Nous avons été les premiers à être hébergés à la pépinière d’entreprises de Cannes, sur le site de la Bastide Rouge. Les premiers également à avoir emménagé dans les locaux du nouveau Campus Universitaire.

Lors de l'annonce de la pandémie en mars 2020, tout est arrivé d'une manière soudaine

D'une semaine à l'autre, nous nous sommes retrouvés confinés chez nous, avec cette impression que le monde entier a été mis sur « pause ». Dans notre entreprise, nous avons tous pris nos ordinateurs pour travailler depuis la maison. Le fait d'être une petite structure a considérablement avantagé notre organisation de travail, et nous avons pu facilement maintenir un contact entre nos équipes, même à distance.

Cependant, ce qui a été plus gênant, c'est que nous étions engagés auprès de clients et en pleine préparation de l'un de nos plus gros projets : un long métrage sur la Côte d'Azur ayant pour réalisatrice une Finlandaise qui comptait venir en mars afin de faire du repérage pour les décors et finir le casting. Nous avons dû annuler ce déplacement.

Nous avons cherché, durant ce temps de confinement, à avancer sur cette phase de repérage, qui est une étape très importante pour le déroulé de nos travaux. Comment ? Grâce aux images disponibles sur Google Earth… et à Google aussi ! Nous avons aussi pu trouver des vidéos, et prendre contact avec des repreneurs pour voir s’ils avaient des photos plus actualisées à nous proposer. Un processus qui nous a bien évidement ralentis et a retardé toute la préparation…

Par ailleurs, lors du 11 mai, date du premier déconfinement, nous sommes partis voir directement tous les lieux que la réalisatrice avait présélectionnés. Dotés d'une camera 360, nous avons pu filmer le décor de ces repères. Cette technologie immersive a contribué à restituer les angles et la réalité le plus fidèlement possible… car même en mai la réalisatrice ne pouvait toujours pas se déplacer à cause de toutes les restrictions liées aux aéroports et aux fermetures des frontières. Il est clair que nous nous sommes rabattus, comme la plupart, sur les nouvelles technologies, que ce soit de l'audiovisuel ou de la communication, pour pouvoir avancer. Mais rien ne vaut justement la capacité de pouvoir se déplacer physiquement, car au final, les confirmations ne sont venues que plus tard. En-dehors de tous les inconvénients liés à ce projet de long métrage, nous avons pu travailler et surtout maintenir un lien fort entre nous, au sein de notre société.

En termes de collaborations, de clients ou de prospects, je dirais qu'il y a eu beaucoup d’annulations. Au mois de mars par exemple, nous avions pour mission de tourner une vidéo promotionnelle d'une compagnie anglaise qui filmait un champion olympique à Antibes. Un projet qui est tombé à l'eau et ce, quelques jours avant le tournage final. Néanmoins, la compagnie a repris contact avec nous en mois de juillet, et nous avons pu réaliser ce projet. Autre exemple que j'ai envie de partager : la venue d'un groupe d'Américains qui souhaitaient tourner une partie d'un documentaire à Nice. Ce projet, en revanche, n'a jamais pu être réalisé, alors que nous avions déclenché toutes les démarches pour sa réalisation.

Pour finir sur une note positive, je pense que cette crise, bien qu'elle ait chamboulé notre économie, notre activité, nos rapports humains et notre perception de la vie en générale, a surtout permis de lever le voile sur certains aspects plutôt valorisants. La visioconférence, par exemple, nous a permis de participer aux réunions du syndicat des producteurs indépendants qui se tient toujours à Paris et à laquelle, faute de temps, nous ne pouvions assister. Nous avons pu y accéder, et  on se sent maintenant plus informés. Par ailleurs, ce dispositif nous a permis aussi d'assister et de participer aux tables rondes organisées par le magazine spécialisé Le Film Français. Des colloques en distanciel nous ont permis d'être au courant des nouvelles mesures mises en place pour les tournages, pour les productions et pour notre activité dans sa globalité. Ce sont des points plus que positifs, qu'il me faut souligner. Après je pense que lorsque nous passons par une période aussi compliquée, il nous faut à tout prix se rattacher a notre optimisme et maintenir une énergie productive plutôt que de laisser tomber.

Les beaux jours nous attendent.