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Léon

Je m'appelle Léon, je suis commerçant et représentant associatif sur Cannes-la-Bocca. Actuellement, le vrai défi pour cet été 2021 est de tenir face à toute cette pression. Les hôtels ne sont pas réservés à cent pour cent, et certains secteurs d'activités ont des chiffres d’affaire sans doute comparables à ceux de l'année dernière. Mais en tout cas, les gens sont en demande, et c’est ce qui me permet de rester positif. Avec la réouverture du 11 mai, il me semble, nous avons obtenu des résultats excellents. Nous avons senti que le client avait besoin de contact. La boutique comme lieu physique n'est pas morte ! On me dit souvent que les gens vont sur Internet maintenant, alors que non ! Avec tous ces confinements et ces couvre-feux, ils ont besoin de contacts et de services humains. Apres il est clair qu'

"il faut se poser les bonnes questions."

Il faut voir en quoi les changements des comportements consistent dorénavant.

Les rapports de la CCI ont mentionné, lors du premier trimestre, que la moitié des gens ont modifié leurs habitudes. Ces mêmes personnes, qui ont vu chamboulé leur mode de consommation avec le click and collect, se retrouvent à dire que, par la suite, elles iront moins vers les grandes surfaces pour leurs achats, mais plutôt chez leur commerçant « coup de cœur », qu'elles ont eu justement l'occasion de connaître lors de ces deux années de pandémie. Et nos enjeux, c'est de savoir comment nous pouvons accompagner les commerçants et chercher en amont ce consommateur, en l'incitant à venir et découvrir davantage les commerces de proximité. Nous œuvrons à réanimer et à nous réapproprier les centre villes, voire les centres de vie, comme la place Roubaud à Cannes-la-Bocca.

La ville assume sa responsabilité en créant des espaces de vies, et c'est à nous de faire le reste en créant du lien social. Il y a le campus universitaire qui arrive, le cinéma qui est là, j’ai envie de dire : « venez dans l'Ouest ! », et c'est pour cela que j'investis ici. Il y a aussi l’association, qui me permet d'être en lien avec les entreprises et de vendre l'attractivité de ce territoire auprès des investisseurs. Il y a donc du potentiel et c'est maintenant,  pas dans dix ans ! J'ai même lancé des Hashtags faisant office d'articles avec Hashtag Cannessepeprepare, Hashtag CanneslaBocca, avec aussi des posts sur les réseaux sociaux et Linkedin.

Cette crise a créé du dynamisme, les gens sont résilients. Il y a de la fatigue, c'est certain, nous avons été repoussés dans nos retranchements, mais c'est aussi un challenge qui va nous marquer. Ça  serait intéressant de souligner l'importance des commerces de proximité ou locaux et non saisonniers. Je suis complètement d'accord sur la nécessité et l'urgence de retravailler et de redynamiser cette destination internationale mais aussi nationale, en termes d’événements d'entreprise culturelle ou d’entertainment (Ninja Warrior c’est super, car ça va nous apporter du business, et on vit tous de ca). Il y a des activités qui ont bien travaillé et d’autres beaucoup moins, mais cela nous pousse à nous demander:

"Comment Cannes va satisfaire ses habitants qui vivent ici toute l'année, et pas que l'été ?"

Je persiste à croire que nous avons une force de résilience, d'oubli et de rebondissement. Cet été, les masques tombent, et cela dans tous les sens du terme. Un moment il faut que nous soyons dans l'action, et pas seulement dans l'attente. Ce qui a fait le plus mal dans cette crise c'est de se retrouver assis à la maison, enfermés à ne rien faire... A ne pas savoir quand tout cela finira et à quel moment la vie reprendra son cours. Dans mon activité, ça a été non seulement le stand by, en ignorant combien de temps cela va durer, mais surtout le départ de certains collaborateurs. Un départ qui s'explique par un changement d'activités pour certains, qui ont vu dans cette crise l'opportunité de décrocher et de s'orienter vers autre chose. Quand à nous, cela nous a permis de revoir les priorités de notre entreprise, nos objectifs et les directions à prendre pour les atteindre, notamment fidéliser nos collaborateurs et en prendre soin. 

Pour rentrer dans le vif du sujet en terme économique, la crise n'a pas stoppé notre activité, car elle est nécessaire.  Après, il se trouve qu’il y a une grosse question sur l’expérience magasin, le retail, le service de demain. Il faut être à la fois un peu des deux. La solution en ligne focalisée uniquement sur le digital, je ne la considère pas valable à elle seule, il faut qu'il y ait ce rapport physique. Nous parlons même dorénavant de " physi-digital". Nous sommes tous à la fois sur l'ordinateur, sur la tablette via nos applications, mais également sur du physique, à voir les annonces sur papier. Je trouve même qu'il y a une tendance au retour au format imprimé. Une petite anecdote personnelle : j'avais reçu chez moi un courrier avec un bon d'achat en papier, et j'étais à la fois ébahi et content !  Ainsi, il est clair que pour moi, la solution est de s'orienter vers un dispositif multicanal.

Une solution qui viserait plusieurs canaux est une solution qui s'adapte à tous. Il faut savoir que plusieurs personnes ne sont pas digitalisées du tout. Nous observons plusieurs néophytes âgés, qui ne sont pas du tout avec leurs téléphones connectés en permanence. Quand ils disent qu'ils vont sur internet, c'est qu'ils vont sur Facebook. Donc ces personnes-là, il faut savoir s'adresser à elles : ce sont des consommateurs et une cible potentielle, tout autant que les autres. A contrario, les jeunes sont-ils uniquement présents dans l’espace digital ? Ce sont toutes ces raisons qui présentent pour nous des enjeux intéressants sur le savoir "mieux communiquer " de la manière la plus efficace.

J'ai parlé de lieu physique notamment,  et là aussi faut comprendre et savoir ce que veulent les gens en magasin. Je questionne constamment les commerçants, en les encourageant à se poser les bonnes questions ! Ce n'est pas aux institutions, aux associations ou encore aux clients de s'adapter. C'est la responsabilité de chacun de le faire, et je tiens à souligner ce mot. S'investir, trouver des solutions, communiquer et partager toutes ces informations font partie de cette responsabilité de tout un chacun… Avec tous ces ingrédients réunis, nous ne pouvons qu'avancer, à pas de fourmis ou de géants, peu importe…

Je pense qu'en termes de nouveautés ou d’opportunités, un grand potentiel se dessine à l'Ouest du département. Il faut pouvoir favoriser cette zone et cette agglomération, en y implantant des intermédiaires territoriaux ou des interlocuteurs commerciaux qui vont avantager la diffusion de tout ce qui est produit là-bas. Je pense qu'il serait judicieux de structurer ces acteurs, et de les réunir tous ensemble, pour aboutir à une synergie, afin d'encourager l'attractivité de ces territoires, tels que le Cannet, Mougins, Mandelieu la Napoule et j’en passe. Une synergie alliant l'accès à l'emploi, la nouveauté, l'éco-responsabilité… et je sais qu'à ce niveau, il y a des interlocuteurs.

Je suis conscient que le sujet reste encore très complexe, donc je priorise toujours ce que l'on sait déjà faire avant tout. Le travail que l'on fournira lorsqu'il portera ses fruits se propagera automatiquement sur toutes les régions, l'Ouest compris. Malgré les efforts et le travail que nous fournissons ici en réunissant les acteurs, à discuter de ce qui marche et de ce qui ne marche pas, il est primordial que les gens s’investissent. Les beaux jours arrivent, le soleil revient et les terrasses rouvrent. J'ai même souscrit un prêt à la consommation pour pouvoir pleinement en profiter ! Ca nous a fait beaucoup de bien lorsqu’une date précise et claire de réouverture a été annoncée ! Tout de suite, nous avons eu plus de visibilité sur ce qui nous attend et je pense que pour la plupart

In fine, l'été 2021 restera l'été de tous les excès, du renouveau et surtout de la vie. Eternel optimiste, je crois que tous les moyens sont réunis pour mieux rebondir. J'y crois assidûment en tout cas !