Je suis Monsieur James Theis, dirigeant de la société PROCALL. Cela fait 25 ans que nous existons sur Cannes-Ouest. Notre activité concerne principalement les télécommunications, (nous sommes distributeurs SFR). Je suis également impliqué dans le réseau économique local, en occupant la place de président et fondateur de l'ABECCO, Association Boccassienne des Entreprises et Commerces de Cannes Ouest. Nous avons regroupé les associations des commerçants de cette agglomération en créant une fédération, dont je suis également le président. J'essaye de porter la voix des petits commerçants, en les représentant par ces associations et c'est ma mission d'apporter plus de rayonnement à ce territoire.
Avec cette crise inédite, je pense que le constat est pareil pour tout le monde ; jongler avec les annonces télévisuelles, les décrets publiés, et les soucis des collaborateurs. Le vrai enjeu est celui des ressources humaines, qui doivent s'adapter aux changements de carrières et leur gestion, les restrictions sanitaires et les gestes barrières, le télétravail et le rythme très changeant de production, de travail, d'échange et de vie en général.
Il est indéniable que nous avons été tous impactés : du collaborateur au chef d'entreprise, du salarié à l'investisseur et je dirais même toutes les activités économiques dans leur globalité… même celles qui ont été maintenues ouvertes, toutes ! Nous devons relever le défi de la résilience, en se demandant combien de temps encore cela durera. Combien de temps encore allons-nous en prendre de tous les côtés ? Une seule chose me réconforte plus que tout, c'est que dans tous les cas, nous ne reviendrons pas en arrière, et je n’ai aucunement envie que ce soit le cas.
Durant cette période, nous n'avions pas été seuls. Nous avons eu beaucoup d'aide. Nous ferons le constat des aides et responsabilités de chacun bien après, que ce soit en tant que chef d'entreprise mais aussi en tant que consommateur. Il est clair que pour une situation exceptionnelle telle que celle-ci, des mesures exceptionnelles ont été mises en place, par l’État et par la ville également. Leurs équipes se sont déployées et se sont impliquées dans le développement commercial, la cellule d'aide, le département, la CCI… et j'en passe !
On sent qu'il y a des énergies et une synergie entre travailleurs et institutions qui œuvrent ensemble avec un optimisme certain, celui que la situation globale sera meilleure. Ce genre de réunion, de rassemblement, de relance de commerces nous met tous d'accord pour dire que
"Oui, on a souffert"
Ce qu’il nous faut aujourd'hui, c’est rééquilibrer la trésorerie, car elle est au plus bas. Il faut qu'on puisse régénérer du chiffre d’affaire, qu'on fasse rentrer de l’argent. Parmi l'une des mes différentes casquettes, il y a celle aussi de restaurateur, et avec celle de président de l'association également. Il faut que je sois physiquement capable de maintenir une certaine rigueur sur tous les fronts. Mais mis à part ce côté personnel, je pense que l'enjeu majeur dans ce secteur, ou celui de l'événementiel, reste le recrutement. Pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de personnes qui ont migré vers d'autres destinations plus « souples », en termes de contamination ou encore en termes de restrictions sanitaires. D’autres ont opté pour l'option de reconversion des compétences et de carrières, pour mieux se prémunir et s'adapter à ce contexte de crise… et j’en suis aussi l'exemple !
Nous en tout cas dans l'association, nous avons recruté et restructuré les objectifs et les missions confiées. Nous avons besoin d'aide, et ce qui est extraordinaire dans ce contexte de pandémie inédit, c'est que la formule de Lavoisier qui dit que « rien ne se perd, tout se transforme » s'est vraiment appliquée. Dans le sens où cela s’est traduit, au sens de Schumpeter, par une création destructrice et une reconstruction par la suite. Comment ? En terme de nouveaux emplois ou en terme de demande d'emplois déjà existants. Il y a des activités qui ont cessé, qui ont mis la clef sous la porte. Tout est sous perfusion. Je pense que nous avons tous fait la même analyse, et je pense que la conclusion de tout cela se fera fin 2021, en observant ceux qui ont tenu et résisté. On fera également le constat de tout et pourra se dire que :
"peut être qu’au final, on n’a pas été autant impactés que l'on pense"
Dans certains domaines, nous pouvons même être meilleurs en terme d'anticipation. Après, je m'obstine à penser que l'homme est un créateur inné. Dans l'association, nous avons créé "Acting 16" avec la ville de Cannes. On a eu vingt personnes qui se sont présentées, motivées et porteuses de projets innovants et dynamiques. Nous avons pu accompagner trois d'entre eux et leur offrir une adhésion à l'ABECCO, les conseiller sur leur implantation, sur leurs baux… Donc pour nous, il fait beau. Nous vivons dans une région dynamique et de gros budgets ont été dédiés à la communication et à l'attractivité territoriale, grâce à la campagne qui met en avant la Côte d'Azur… un territoire qui représente notre principal atout, en termes météorologique, géographique et aussi économique.
James Theis
