L’histoire de ce médicament démarre avec celle de la médecine. L’extrait d’écorce de saule blanc est utilisé dès l’époque d’Hypocrate (400 ans avant J.C.) comme antalgique. En 1830, Pierre-Joseph Leroux (1795-1870) pharmacien, installé à Vitry-le-François isole le principe actif de l’écorce de saule qu’il baptise Salicine. Mais son emploi est difficile à cause de sa toxicité hépatique. En Allemagne, Bayer décide de tester une molécule synthétisée en France en 1853 par Charles-Frédéric Gerhard pharmacien à la Faculté des sciences de Montpellier, l’acide acétylsalycilique. Le pharmacien Félix Hoffmann est chargé de mettre au point un procédé industriel. Le 10 août 1897, Hoffmann obtient un produit pur, stable, utilisable pour un usage thérapeutique et bon marché.

Baptisé Aspirine, il est commercialisé dans le monde entier à partir de 1899, le succès est international. il est importé en France et fabriqué sous licence sous le nom de Rhodine. Avec la Première Guerre mondiale, allemands et français vont se disputer la marque. Après la Seconde Guerre mondiale, la toxicité digestive de l’acide acétylsalicylique est prise en considération. Pour éviter ces inconvénients, on a cherché à solubiliser l’acide acétylsalicylique pour protéger la muqueuse gastrique, ce qui a conduit à la mise sur le marché :

• d’aspirines gastro-résistantes qui se dissolvent dans l’intestin et épargnent l’estomac (Aspirine PH8)
• d’associations avec un pansement gastrique (Alcacyl Wander)
• de sels solubles de sodium (Catalgine, Aspirine effervescente) ou de lysine (Aspégic) 

À partir de 1960, le Paracétamol va se substituer progressivement à l’Aspirine comme antalgique et anti-inflammatoire mais en 1967, la propriété « antiagrégante plaquettaire » de l’Aspirine est démontrée et va lui permettre de démarrer une nouvelle carrière.

Conférence animée par André Frogerais.

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